En quête d’un commerce équitable du poisson, la pêche artisanale africaine se tourne vers la FAO

Dans cet article, l'auteure examine les principales demandes de la pêche artisanale en vue de la 20e session du sous-comité de la FAO du commerce du poisson. La FAO et ses États membres doivent veiller à ce que les règles commerciales soient équitables, que les investissements soutiennent les infrastructures et services identifiés par les communautés elles-mêmes, que les contributions des femmes et des jeunes soient pleinement reconnues, et que chaque initiative repose sur des protections sociales et environnementales contraignantes.

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« La pêche africaine, en particulier le secteur artisanal, joue un rôle central dans la transformation et la commercialisation du poisson. Pourtant, la contribution de ces communautés, en particulier des femmes, au commerce du poisson reste trop souvent invisible et sous-évaluée. »

Alors que le sous-comité de la FAO du commerce du poisson (COFI:FT) se réunit pour sa 20e session début septembre, les communautés de pêche artisanale africaine ont présenté leurs demandes dans une série de contributions conjointes

COFI:FT est une plateforme de discussion pour les membres de la FAO sur « les questions post-récolte des pêches et de l'aquaculture, en particulier les dimensions commerciales, économiques et de marché des produits de la pêche et de l'aquaculture », qui se réunit au moins une fois tous les deux ans. Cette session portera sur plusieurs thématiques clés, notamment les tendances mondiales en matière de pêche et d’aquaculture, la coopération avec d’autres organes de la FAO et des organisations internationales, la mise en œuvre du Code de conduite pour une pêche responsable (CCPR), ainsi que le développement de chaînes de valeur durables et de la responsabilité sociale.

La pêche artisanale représente une part importante des captures mondiales et contribue de manière substantielle à l'emploi, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la réduction de la pauvreté. Le rapport de la FAO Illuminating Hidden Harvests (2023) a permis de faire la lumière sur cette question, avec des études de cas par pays. Dans cet article, CAPE met en lumière les principaux enjeux que la FAO et ses États membres doivent prendre en compte pour garantir à la pêche artisanale un accès sécurisé aux ressources halieutiques et aux marchés, conformément à l’ODD 14.b.

1. Reconnaître les droits des communautés de pêche artisanale et garantir leur participation à la gouvernance mondiale de la pêche

Le premier point à l'ordre du jour du COFI:FT concerne les tendances mondiales, y compris la coopération avec d'autres organes de la FAO et organisations internationales. Les membres du Comité des pêches de la FAO (COFI) discuteront, entre autres, des avancées de l'entrée en vigueur prochaine de l'accord de l'OMC sur les subventions à la pêche (au moins quatre membres supplémentaires doivent encore ratifier le traité), de la coopération technique entre la FAO et l'OMC, ainsi que des préparatifs liés à la deuxième phase des négociations sur ces subventions à la pêche.

Dans leur déclaration commune, les organisations africaines de pêche artisanale (CAOPA, Afrifish-net, APRAPAM) rappellent que leurs « voix n’ont pas été écoutées lors des phases de négociations de l’accord ». Pour elles, « lorsque les disciplines en matière de subventions sont appliquées sans discernement, elles risquent de pénaliser les petits pêcheurs dont les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire dépendent d'un soutien public relativement modeste.» En effet, les États soutiennent souvent le secteur de la pêche artisanale par des subventions aux carburants. Les communautés de côtières ont avant tout besoin d’investissements publics accrus dans les services et infrastructures susceptibles d’améliorer leurs conditions de vie et de travail. Citons notamment le développement des sites de débarquement, ou des services tels que l'accès à l'eau potable, à l'électricité et à des installations de drainage sur les sites de transformation.

Dans le secteur de la pêche artisanale en Afrique, les subventions devraient être orientées vers le développement de services et d’infrastructures visant à améliorer les conditions de vie et de travail des communautés côtières – en particulier l’accès à l’eau potable, à l’électricité et à des installations d’assainissement adéquates sur les sites de transformation. Photo du marché au poisson de Carmen Abd Ali.

Dans cette même déclaration, les organisations de pêche artisanale mentionnent également d'autres développements mondiaux, à savoir la signature de l'accord sur la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique marine des zones situées au-delà de la juridiction nationale[1] en septembre 2023 (connu sous le nom de « BBNJ » ou « traité sur la haute mer ») et les avancées du cadre mondial pour la biodiversité, en particulier l'objectif 3 de l'accord de Kunming-Montréal (protéger 30 % des océans d'ici à 2030). Ils soulignent que ces deux instruments reconnaissent les droits des peuples indigènes et des communautés locales (IPLC) et rappellent aux membres du COFI qu'aucune décision sur la conservation et le commerce ne devrait être prise sans « reconnaître et garantir nos droits fonciers et d'accès, (...) et placer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance au cœur des décisions en matière de conservation et de commerce. »

En outre, dans une autre contribution concernant l'utilisation responsable des poissons et le commerce international responsable (art. 11 du CCPR), les organisations de pêche artisanale rappellent que « le Rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation a souligné la contribution essentielle de la pêche artisanale au droit à l'alimentation, en demandant instamment son intégration dans les stratégies nationales en matière de droit à l'alimentation. » L'inclusion de la pêche artisanale dans les politiques et les priorités d'investissement aiderait donc les membres de la FAO à remplir leurs obligations en matière de droits humains.

2. Les femmes au cœur de l’économie de la pêche et des systèmes alimentaires

L'étude de la FAO « Illuminating Hidden Harvests » a mis en lumière la contribution spécifique des femmes, notamment dans les activités post-récolte. Elle a toutefois souligné les difficultés persistantes auxquelles elles sont confrontées, telles que l’inadéquation des infrastructures, l’insécurité foncière, le manque d’accès au financement et l’insuffisance des informations sur les marchés. Ces obstacles limitent la capacité des petites exploitantes à améliorer la qualité de leurs produits, à satisfaire aux normes du marché et à obtenir des prix plus équitables. En effet, le document de référence de la FAO pour le COFI:FT sur les chaînes de valeur durables reconnaît que la mise à niveau de ces chaînes de valeur exige plus que des normes techniques : elle dépend également de l'accès aux infrastructures, aux compétences et au financement.

Les organisations de pêche artisanale expliquent que « les investissements dans les installations locales de transformation, de conditionnement et de stockage peuvent transformer les perspectives économiques des communautés de pêcheurs artisans, réduire les pertes après capture, prolonger la durée de conservation des produits de la pêche et accroître la participation aux marchés intérieurs et régionaux. » Plus précisément, s’agissant du rôle des femmes dans la pêche, les pêcheurs artisans africains soulignent que ces investissements doivent prendre en compte les femmes et leur en faire bénéficier de manière équitable : « La suppression des obstacles à la participation des femmes n'est pas seulement une question d'équité, elle est également essentielle pour la résilience et la compétitivité des chaînes de valeur de la pêche. »

L’amélioration des chaînes de valeur ne repose pas uniquement sur le respect des normes techniques ; elle suppose également un accès adéquat aux infrastructures et aux services essentiels. Les femmes, principales actrices des activités post-capture et de la commercialisation, sont souvent confrontées à des conditions de travail précaires et à un accès limité à des infrastructures de qualité. Photo : le marché aux poissons du débarcadère de Grand-Béréby (Côte d'Ivoire), après une courte averse, par Joëlle Philippe.

En effet, les femmes jouent un rôle central dans les réseaux informels de commerce du poisson artisanal qui peuvent s'étendre à toutes les régions du continent africain : elles « apportent une contribution essentielle à la sécurité alimentaire régionale et à la génération de revenus. » Pour assurer une « gouvernance inclusive de la pêche », les organisations de pêche artisanales africaines appellent les membres de la FAO à renforcer leur soutien spécifique aux femmes dans le secteur. Cela implique notamment d’adapter les mesures sanitaires et phytosanitaires au contexte de la pêche artisanale, ainsi que de mettre en place des formations ciblées et des actions de renforcement des capacités. Ces efforts permettraient à la pêche artisanale – et particulier aux femmes – de « réaliser leur potentiel » et aux « politiques post-capture et commerciales peuvent garantir l'équité, la sécurité alimentaire et le développement durable des communautés côtières et des communautés de pêcheurs de l'intérieur des terres en Afrique. »

Toutefois, les femmes restent confrontées à de nombreux obstacles, notamment sur le plan commercial, où elles subissent du harcèlement de la part des autorités lors des contrôles aux frontières. Dans leur contribution commune, les communautés de pêche artisanale africaines voient le potentiel de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), lancée en 2021 « pour réduire les barrières tarifaires et non tarifaires, simplifier les procédures commerciales pour la petite pêche et fournir un soutien ciblé aux coopératives. »

Enfin, elles insistent sur le fit que la mise en œuvre de politiques efficaces en faveur des femmes repose sur une meilleure compréhension de leur contribution essentielle à la pêche, aux moyens de subsistance et à la sécurité alimentaire : À ce titre, « les données ventilées par sexe sont la condition minimale pour comprendre et renforcer le rôle des femmes dans le commerce du poisson et pour concevoir des interventions efficaces en leur faveur. »

3. Les coûts cachés des secteurs bleus industriels

A) AQUACULTURE : LE REVERS DE LA MÉDAILLE

L'aquaculture fait désormais régulièrement la une des journaux depuis que sa production a dépassé celle de la pêche de capture, avec une part de 52,2 % de la quantité totale. L'aquaculture dépasse également de 8 millions de tonnes le poids vif de la pêche de capture. Et ces chiffres de 2023, communiqués aux participants de COFI:FT avant la session, excluent la production des algues, qui constituent à elles seules un secteur aquacole en plein essor. La croissance de l'aquaculture est généralement perçue comme une réussite pour la préservation des stocks de poissons sauvages et la production de protéines dont l'empreinte carbone est plus faible que celle de l'élevage de bétail. La FAO a largement promu l'aquaculture dans le cadre de sa stratégie de « transformation bleue » : une alternative pour fournir des produits aquatiques à la population croissante de la planète.

« Le modèle industriel de l’aquaculture en parcs d’engraissement supplante les petites pêcheries côtières, leur disputant l’espace. La production d’aliments pour poissons concurrence également les moyens de subsistance des communautés de pêche artisanale, en retirant les poissons des chaînes de consommation humaine pour les réorienter vers l’alimentation des poissons et du bétail. » »
— Déclaration commune sur l'aquaculture industrielle d'OSC et d'organisations de pêche artisanale

Ce qui fait rarement la une des journaux, en revanche, ce sont les effets négatifs de la production de masse de poissons d'élevage. Dans une déclaration conjointe signée par 16 organisations de la société civile et des organisations de pêche artisanale, les signataires demandent à la FAO et à ses membres de cesser leur soutien inconditionnel à l'aquaculture et de reconnaître les impacts sociaux et environnementaux négatifs de l'aquaculture industrielle intensive en parcs d'engraissement : « Partout dans le monde, [ce] modèle industriel de l'aquaculture en parcs d'engraissement supplante les petites pêcheries côtières, leur disputant l'espace sur terre et dans les eaux traditionnellement utilisées pour la navigation et la pêche » La déclaration dresse également un long inventaire des impacts environnementaux, parmi lesquels figurent l’eutrophisation, l’accumulation de matières organiques sous les fermes aquacoles, les fuites massives de poissons d’élevage, leur mortalité, la recrudescence de maladies et d’épidémies, ainsi que la pollution de l’eau liée à l’usage de produits chimiques.

Les signataires soulignent en outre l'absurdité de la surpêche des poissons sauvages, qui sont ensuite utilisés pour produire des aliments pour poissons : « L'aquaculture industrielle intensive en parc d'engraissement prélève donc des poissons et des moyens de subsistance auprès des communautés locales, en particulier dans les pays à faible revenu, pour nourrir les poissons de l'aquaculture industrielle en parc d'engraissement destinés à la consommation dans les pays plus riches. » Ils demandent donc que la consommation humaine soit privilégiée par rapport à la production de farine de poisson. Par exemple, dans le cas de l'Afrique de l'Ouest, plus de 33 millions de personnes pourraient être nourries avec les petits pélagiques qui sont actuellement transformés en farine et en huile de poisson pour alimenter les poissons d'élevage et le bétail.

Dans leurs recommandations, les signataires estiment que l'aquaculture à petite échelle et à faible impact, les pêcheurs et les travailleurs de la pêche, les petits producteurs, transformatrices et négociantes de poisson doivent être placés au cœur des politiques et des systèmes alimentaires. Ils appellent la FAO et ses membres à « cesser d'encourager la production de masse de produits de la mer par l'aquaculture industrielle en parcs d'engraissement sans tenir compte de l'environnement, des communautés locales » et à adopter une gouvernance des systèmes alimentaires fondée sur l'équité sociale et une approche écosystémique.

B) L'INITIATIVE « PORTS BLEUS » DOIT ÊTRE S’ACCOMPAGNER DE GARANTIES

Les membres de la FAO se pencheront sur l’Initiative des ports bleus (BPI), un projet visant à moderniser les infrastructures portuaires. Cependant, malgré l’inclusivité affichée dans la feuille de route de la BPI, cette modernisation, dans de nombreux États africains, s’est souvent traduite par la marginalisation des communautés de pêche artisanale. Elle a entraîné le déplacement des petits pêcheurs et des femmes transformatrices de leurs lieux de débarquement, de transformation – et parfois même de leurs habitations. Plutôt que de percevoir une économie bleue inclusive et florissante, les communautés de pêche artisanale expriment une véritable « peur bleue » – une inquiétude profonde liée à l’insécurité de leurs droits fonciers, de leur accès aux ressources et de leurs moyens de subsistance.

Elles avertissent que « sans garanties appropriées, les initiatives « Ports Bleus » risquent de renforcer les inégalités, en favorisant les flottes industrielles et en marginalisant les pêcheurs artisans et les femmes transformatrices qui sont au cœur des économies locales. » Ils rappellent les recommandations des Directives volontaires de la pêche artisanale, qui encouragent les États à délimiter des zonages reflétant le rôle et l'importance de la pêche artisanale pour les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et l'éradication de la pauvreté.

Deuxièmement, face à l’intérêt croissant pour les zones marines et côtières, et à la concurrence accrue autour de leur usage, il est essentiel d’associer les communautés de pêche artisanale aux processus de consultation – en particulier ceux liés à la planification de l’espace maritime (PEM). Plus précisément, « la feuille de route de la BPI devrait exiger que tous les projets de développement ou d'expansion portuaire comprennent des évaluations participatives des impacts environnementaux et sociaux qui évaluent explicitement les risques pour la pêche artisanale, l'accès à la pêche et les habitats critiques, avec la participation des organisations de pêcheurs dès le début. » 

Dans de nombreux pays africains, le développement ou la modernisation des ports s’accompagne fréquemment du déplacement des communautés de pêcheurs artisanaux. C’est notamment le cas au port de Cotonou, au Bénin, dont le plan d’aménagement prévoit de relocaliser ces communautés à plusieurs kilomètres du centre-ville. Photo du port de Cotonou prise depuis le site de débarquement des pêcheurs artisanaux en 2023 par Joëlle Philippe.

Enfin, dans le cadre de cette initiative, les États doivent veiller à ce que les infrastructures développées répondent effectivement aux besoins de la pêche artisanale. Cela inclut la mise en place de sites de débarquement équipés d’eau potable, de sanitaires, de systèmes de gestion des déchets, d’entrepôts frigorifiques, ainsi que d’espaces de transformation sûrs, notamment pour les femmes. Ces installations doivent bien entendu être conçues en concertation avec les usagers concernés « accompagnées de systèmes d’entretien régulier pour garantir leur durabilité. »

4. Un avenir pour les jeunes grâce à des normes contraignantes et non à des engagements vides de sens

La FAO travaille depuis plusieurs années à l'élaboration de Directives sur la responsabilité sociale dans la filière de la pêche et de l'aquaculture, qui couvre les droits du travail, le travail décent, la protection sociale et l'égalité des sexes. « Pour la pêche artisanale africaine, où les arrangements de travail informels sont la norme et où les réglementations du travail sont faibles ou inexistantes, il s'agit de préoccupations quotidiennes urgentes », déclarent les organisations de pêche artisanale africaines dans leur contribution à ce point de l'ordre du jour.

Toutefois, bien qu’ils saluent cette orientation, les représentants des communautés de pêche artisanale expriment leur préoccupation quant à son caractère purement volontaire : « Les mesures volontaires ne suffiront pas à produire les changements structurels nécessaires. » Les jeunes, les femmes et les travailleurs migrants, en particulier, mettent en lumière leur vulnérabilité, les conditions de travail précaires et le manque de perspectives. Selon eux, « des engagements concrets et des cadres nationaux de mise en œuvre sont nécessaires pour garantir une protection réelle aux travailleurs de la pêche artisanale. »

Ils suggèrent que ces orientations accompagnent les obligations contraignantes telles que la convention de l'OIT sur le travail dans la pêche (C188), au lieu de s'y substituer : « il devrait être explicitement défini comme un outil complémentaire qui soutient, mais ne remplace pas, le respect des normes de travail juridiquement contraignantes ». À cet égard, « les futurs rapports sur les directives de la FAO devraient être alignés sur les dispositions de la Convention 188, de sorte que l'adoption volontaire des directives par les pays soit directement liée aux progrès réalisés en matière de ratification et d'application des normes contraignantes. »

Conclusion : traduire les engagements en normes mondiales

Pour les pêcheurs artisans , les femmes transformatrices de poisson et les mareyeuses d’Afrique, le COFI est l'un des rares endroits où leurs réalités peuvent être traduites d'abord en engagements mondiaux, puis en normes mondiales. Ce qu'ils demandent, c'est un changement de priorités : passer de la promotion de la croissance industrielle et de l'aquaculture industrielle à la protection des personnes et des écosystèmes. Afin des concrétiser cela, la FAO et ses États membres doivent veiller à ce que les règles commerciales soient équitables, que les investissements soutiennent les infrastructures et services identifiés par les communautés elles-mêmes, que les contributions des femmes et des jeunes soient pleinement reconnues, et que chaque initiative repose sur des protections sociales et environnementales contraignantes.

Si les membres du COFI:FT choisissent d’écouter et de passer à l’action, la pêche artisanale – en Afrique comme ailleurs – peut devenir un pilier essentiel de systèmes alimentaires résilients et du commerce équitable. Dans le cas contraire, les inégalités continueront de s’aggraver, et les moyens de subsistance des communautés côtières risquent de disparaître. Leur décision est déterminante — et c’est la crédibilité même du programme de « transformation bleue » de la FAO qui est en jeu.

Photo de l’entête : un jeune pêcheur au port de Cacheu, Guinée Bissau, par Carmen Abd Ali.