Pour aller loin, il faut être ensemble. Les femmes de la pêche artisanale ivoirienne savent pourquoi

REPORTAGE PAR ANDRÉA DURIGHELLO

Andréa Durighello a passé plusieurs années en Côte d’Ivoire, où elle a travaillé étroitement avec les acteurs et actrices de la pêche artisanale, en particulier avec les coopératives de femmes. Elle a pris conscience des enjeux du secteur de la pêche artisanale alors qu’elle participait au développement de l’initiative pour la transparence dans les pêches (FiTI), et a continué à s’engager dans le secteur depuis. Elle participe régulièrement au comité de pilotage de la Coalition pour des accords de pêche équitables (CAPE).

Un samedi matin au débarcadère de Locodjro à Abidjan. Aujourd’hui, pas d’arrivage de poisson pour les femmes mareyeuses du débarcadère, pourtant celles-ci sont bien présentes sur le site…

Assises sur les vieux congélateurs qu’elles utilisent comme glacières pour conserver le poisson frais acheté aux pêcheurs artisans, elles perfectionnent leur dernière innovation : un mécanisme d’achat groupé pour l’acquisition du poisson, couplé à un modèle d’auto-financement de leur société coopérative.

Ce système, conçu et géré par les femmes de la société coopérative CMATPHA, représente pour elles une chance d’approvisionnement auprès de vedettes qui ciblent le thon et qui reviennent parfois de leur campagne de pêche avec plusieurs tonnes de poisson. A chaque débarquement, les pêcheurs vendent leur pêche en une seule fois. Soit les femmes achètent tout, soit elles n’achètent rien, et ces pêcheurs ne font pas crédit. Alors qu’une tonne de thon peut atteindre deux millions de francs CFA [N.D.E. plus ou moins 3 000€], les besoins en liquidité pour faire affaire avec les pêcheurs sont au-dessus des moyens de la plupart des femmes de la coopérative. Ensemble, réunir les fonds nécessaires devient possible. Trouver des solutions communes aux défis individuels rencontrés par les femmes mareyeuses et transformatrices de poisson, c’est ce qui avait motivé une trentaine de femmes opérant sur le site d’Abobo Doumé (commune d’Attécoubé, à 10 km de Plateau, le quartier des affaires à Abidjan) à se réunir en association (Association des Vendeuses de Poissons Frais et Fumés d’Abobo-Doumé – AVEPFFA) dès 2009. Précisément, l’accès à des capitaux appropriés pour exercer leur activité est l’un des principaux défis rencontrés par les femmes de la pêche artisanale. 

Au vu des conditions dans lesquelles travaillent les femmes, et la difficulté d’accès à des services de santé, de tomber malade ou se blesser au travail est une épée de Damoclès permanente.

L’AVEPFFA, devenue depuis société coopérative des Mareyeuses et Transformatrices des Produits Halieutiques d’Abidjan avec Conseil d’Administration (COOP-CA-CMATPHA), est un exemple de l’importance pour les femmes de la pêche artisanale de s’associer au sein d’organisations. Car bien que les femmes soient présentes à toutes les étapes de la filière de pêche artisanale, celles-ci restent informelles, invisibles, marginalisées, avec un accès limité à des services de base comme le crédit, l’assurance ou encore le logement.

En Côte d’Ivoire, il arrive de voir certaines mareyeuses, transformatrices, mais aussi des jeunes, dormir sur les sites de transformation et de débarquement. Au vu des conditions dans lesquelles travaillent les femmes, et la difficulté d’accès à des services de santé, de tomber malade ou se blesser au travail est une épée de Damoclès permanente. C’est particulièrement le cas des femmes qui fument le poisson à l’aide de fours traditionnels, et qui sont exposées aux fumées toxiques, parfois avec leur enfant attaché dans le dos. L’année dernière, en 2022, l’une des femmes fumeuses d’Abobo-Doumé est décédée à cause de problèmes de santé liés au fumage. « Des carreaux de sang dans les yeux », c’est ce qui a fini de convaincre Léonie, membre de la coopérative CMATPHA, de se reconvertir dans le mareyage.

En 2017, après un an d’enquête sur des sites traditionnels de fumage, des chercheurs de l’Université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan révélaient que 50% des femmes utilisant des fours traditionnels étaient atteintes de maladies respiratoires et que 10% d’entre elles avaient perdu leurs empreintes digitales, à force de tourner manuellement le poisson au four. Face à ces défis auxquels les femmes font face, se regrouper représente un potentiel de combler certains de ces manquements de manière collective. 

Solidaires face aux aléas de la vie

Sans accès à des services sociaux ou médicaux, chaque maladie, chaque décès est un poids que les femmes doivent assumer seules. D’Abidjan jusqu’à Grand-Béréby en passant par San Pedro, des sociétés coopératives ont créé en leur sein un « groupe social », qui gère une caisse de solidarité pour aider les femmes dans les moments difficiles de la vie, comme dans les moments heureux. Ainsi, à chaque décès, naissance ou encore mariage, les membres cotisent pour soutenir les membres concernées et leurs familles. A Abidjan, cette solidarité demeure une valeur fondatrice de la cohésion de la coopérative CMATPHA, dont les membres sont aujourd’hui réparties sur trois sites, le site principal de Locodjro et les deux sites d’Abobo-Doumé et de Yopougon Santé. Selon ces dernières et malgré leur éloignement par rapport à Locodjro, ce principe de solidarité est la raison principale pour laquelle elles restent membre de la coopérative.

Thérése Tah est le principal soutient financier de sa famille de huit enfants, dont le plus jeune a neuf ans. Elle est membre de la Coopérative des Femmes Mareyeurs de Grand Béréby. Photo par Rich Press.

En intervenant là où les services publics ou privés sont absents, les organisations de femmes jouent un rôle essentiel de filet de sécurité sociale. Ceci rejoint les conclusions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), qui considère le mouvement coopératif comme un modèle permettant de contribuer à un développement durable et une réduction de pauvreté. Dans le contexte des femmes de la pêche artisanale, ce constat est encore plus pertinent, alors que les travailleuses du secteur sont souvent à la marge des décisions politiques, les empêchant de faire valoir leurs intérêts dans les politiques publiques.

En s’associant en coopératives ou en groupements, les femmes ont la possibilité d’appliquer de manière autonome leurs propres valeurs et principes pour répondre aux enjeux qui les touchent. En Côte d’Ivoire, l’un des moteurs de création de l’Union des Sociétés Coopératives des Femmes de la Pêche et assimilées de Côte d’Ivoire (USCOFEP-CI), réparties sur tout le territoire ivoirien, a été d’assurer le bien-être et la cohésion de ses membres. Dans ce souci, l’Union a élaboré une politique sociale qui s’étend à tous les domaines de la vie. En 2021, l’Union est même allée jusqu’à signer une convention avec une société immobilière pour la construction de logements sociaux, qui devrait permettre aux femmes de l’Union d’améliorer leurs conditions de vie en accédant à des logements décents. « Une mareyeuse, un toit », c’est l’objectif de ce projet porté à bout de bras par l’USCOFEP-CI pour améliorer les conditions de vie des femmes du secteur de la pêche artisanale et de leur famille.

SE CRÉER DE NOUVELLES OPPORTUNITES

Au-delà de l’aspect de solidarité qui sous-tend les relations entre les femmes mareyeuses et transformatrices de produits de pêche en Côte d’Ivoire, celles-ci ont aussi su s’appuyer sur le collectif pour mettre en œuvre des solutions à des besoins communs à toutes les membres. Le mécanisme d’achat groupé défini par les femmes de la CMATPHA pour dégager des fonds suffisants à l’acquisition de thon en est le parfait exemple.

Pour assurer un mécanisme pérenne, les femmes ont également convenu d’un système de cotisation sur les achats et les reventes, permettant d’acquérir des équipements et des intrants de base (bassines, sels, emballages ou « kakis ») qui seront loués ou vendus aux femmes de la coopérative. La fourniture de services aux membres est l’un des principes clés d’une coopérative, qui selon la définition de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) est constituée sur le principe de « satisfaire les aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs » de ses membres.

PARTAGE D’EXPÉRIENCE ET RENFORCEMENT DES CAPACITéS

Pour l’USCOFEP-CI, la vision d’une Union, c’est aussi se tirer mutuellement vers le haut. Ceci inclut de soutenir le renforcement des capacités en interne et l’acquisition de nouvelles compétences et d’innovations, en lien avec le principe directeur de formation interne des membres, propre aux coopératives. Bien structurées, les organisations peuvent permettre d’assurer une large dissémination d’innovations et de compétences au sein du secteur. C’est la stratégie adoptée par l’USCOFEP-CI, qui fait régulièrement venir les représentantes de ses coopératives membres de toute la Côte d’Ivoire pour participer à des réunions et formations, en vue d’en assurer ensuite la restitution à leur base. En s’appuyant sur des relais légitimes et de confiance qui sauront assurer une transmission des informations en s’adaptant au contexte dans lequel les femmes évoluent, aux langues locales et aux capacités de chacune, de telles structures soutiennent l’inclusion et la lutte contre la marginalisation de femmes, à grande échelle.

Pour l’USCOFEP-CI, l’un des enjeux, c’est la sensibilisation de ses membres à l’utilisation de fours améliorés FTT pour fumer le poisson. Pour cela, l’Union s’appuie sur l’expertise développée par un noyau de femmes ayant bénéficié de formations de la part de plusieurs partenaires techniques dans le passé, comme la FAO et le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricole (FIRCA) de Côte d’Ivoire. Forte de l’expertise de ses membres, l’USCOFEP-CI a le potentiel d’étendre de tels services de formations au-delà de l’Union. D’ailleurs, l’Union et certaines de ses coopératives ont déjà été sollicitées par des structures externes pour former d’autres femmes à l’utilisation des fours améliorés, dans le sud-est de la Côte d’Ivoire.

Plus de 50% des femmes tranformatrices utilisant des fours traditionnels sont atteintes de maladies respiratoires. Elizabeth et Jacqueline se trouvent devant un four amélioré FTT qui a révolutionné leurs conditions de travail : elles ne respirent plus de fumée, fabriquent un produit de meilleure qualité, plus rapidement et utilisent moins de bois.

A la clef, c’est la chance pour de tels groupements de faire bénéficier au plus grand nombre des voyages d’études et des réseaux de partage d’expérience, comme celui porté par la Confédération des Organisations Professionnelles de la Pêche Artisanale Africaine (CAOPA), dont l’un des objectifs est la promotion des femmes dans la gestion durable des pêches, ou encore le réseau « African Women Fish Processors and Traders Network (AWFISHNET) », un réseau de femmes transformatrices et commerçantes de poisson en Afrique.

Du point de vue des pouvoirs publics et des partenaires techniques, les groupements représentent un partenaire clef pour faire levier par rapport aux initiatives visant à soutenir le secteur de la pêche artisanale. En renforçant des mécanismes de ruissellement au-delà de programmes ponctuels de renforcement de capacités, qui par ailleurs bénéficient souvent aux mêmes figures de leadership, les partenaires engagés aux côtés des femmes de la pêche artisanale peuvent renforcer l’efficacité de leur action, tout en assurant la cohésion au sein des organisations.

Ce rôle de relais, les femmes de l’USCOFEP-CI l’assument déjà, elles qui au-delà de l’Union, ont pour vision de contribuer à l’autonomie et au-bien-être de toutes les femmes du secteur de la pêche artisanale. Percevant leur rôle comme conseillères, les femmes de l’Union reçoivent aussi des femmes externes à la coopérative, qu’elles n’hésitent pas à conseiller.

S’ASSOCIER POUR SE PROFESSIONALISER

Dans le secteur de la pêche artisanale comme dans d’autres secteurs primaires au sein des pays en développement, on fait souvent la distinction entre les groupements économiques selon qu’ils sont constitués par des femmes ou par des hommes. La Côte d’Ivoire n’y fait pas exception. Alors qu’on parle souvent de coopératives (ou sociétés coopératives) pour les hommes, on envisage plutôt les groupements de femmes en associations. Ceci n’est pas une petite nuance. Cette différence de statut est déterminante pour les femmes et leurs aspirations en tant qu’agents économiques. En Côte d’Ivoire comme dans les autres pays ou le mouvement coopératif est soutenu par l’Etat, un cadre juridique octroie aux sociétés coopératives une dimension de véritables acteurs économiques, puisque les sociétés coopératives en Côte d’Ivoire sont traitées comme des sociétés commerciales.

En évoluant du statut d’association à celui de société coopératives, cela a permis aux femmes à être traitées comme des véritables acteurs économiques, ce qui a vait avancer d’un bond les droits des femmes de la pêche artisanale.

En évoluant de l’Association des Vendeuses de Poissons Frais et Fumés d’Abobo-Doumé (AVEPFFA) au statut de société coopérative avec Conseil d’Administration selon l’Acte Uniforme OHADA en 2015, la première coopérative de femmes du secteur à être créée, les femmes de la CMATPHA ont fait avancer d’un bond les droits des femmes de la pêche artisanale. La création de la société coopérative a permis aux femmes de faire un pas décisif de l’informel au formel.

Une société coopérative sous le régime OHADA est entre autres tenue d’effectuer des bilans d’activité et financiers annuels, sur lesquelles les sociétés coopératives de femmes peuvent s’appuyer pour démontrer leur crédibilité auprès de partenaires commerciaux. En Côte d’Ivoire, l’USCOFEP-CI a engagé les services d’un expert-comptable pour réaliser les bilans financiers de l’Union. Avec ces bilans en main, l’USCOFEP-CI a été en mesure d’entamer une demande de prêt auprès d’une institution de micro-crédit.

Cette formalisation ouvre aux femmes du secteur la voie à des opportunités avec un potentiel impact socio-économique important, et leur permet de valoriser leur travail et leur savoir-faire. Et la demande est là. De retour au débarcadère de Locodjro, les femmes de la coopérative CMATPHA remplissent des cartons de brochet, fumé dans les fours FTT, une commande d’un acheteur pour un fumage à façon, destinée à l’export. La qualité du poisson fumé qui sort des fours de Locodjro est appréciée jusqu’au Canada [N.D.E. Voir gallerie d’images ci-bas]. L’objectif des femmes de la CMATPHA serait d’acquérir un certificat d’export de produits de pêche pour la coopérative, pour être en charge de toutes les étapes, du mareyage jusqu’à l’export, et conquérir de nouveaux marchés.

Pour soutenir les femmes à réaliser ce potentiel, le soutien de l’Etat et d’organisations partenaires est crucial. A sa création, l’AVEPFA puis la CMATPHA ont pu s’appuyer sur la Direction des Organisations Professionnelles et de l'appui au Financement (DOPAF), la Direction des Pêches, ainsi que d’autres institutions Etatiques affiliées de la République de Côte d’Ivoire. A l’époque, ces institutions ont encouragé le rôle de pionnières des femmes de la coopérative. Celles-ci ont également bénéficié de soutiens qui les ont aidées à se mettre aux normes de l’Acte Uniforme OHADA, ainsi que de l’aide d’organisations internationales. De tels appuis sont salutaires et devraient inspirer au-delà des frontières ivoiriennes. 

FAIRE PORTER ENSEMBLE LA VOIE DES FEMMES

Alors que la célébration le 8 mars de la journée internationale des femmes nous rappelle que celles-ci, bien que présentes à toutes les étapes de la chaîne de valeur de la pêche artisanale, souffrent toujours d’une reconnaissance insuffisante de leur contribution socio-économique, l’exemple des sociétés coopératives de Côte d’Ivoire montre la capacité des organisations de femmes à permettre à leurs membres de s’affirmer comme des actrices économiques crédibles. Les initiatives prises de manière autonome au niveau de ces organisations démontrent également la force de proposition des femmes pour répondre aux enjeux qui les touchent.

Pourtant, aujourd’hui, les femmes de la pêche artisanale restent encore largement exclues des processus de décision. Favoriser l’autonomisation des femmes de la pêche artisanale afin de leur permettre de participer à la prise de décision et d’assumer des responsabilités pour une exploitation durable des ressources halieutiques, c’est l’objectif prôné par les « Directives volontaires de la FAO visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l'éradication de la pauvreté », un objectif que les organisations de femmes peuvent aider à atteindre.

C’est en tout cas la dynamique dans laquelle les sociétés coopératives de l’USCOFEP-CI s’inscrivent, avec certains succès notables, comme lorsqu’un plaidoyer commun avec la Fédération Nationale des Sociétés Coopératives et Acteurs de la Filière Pêche de Côte d’Ivoire (FENASCOOPCI) a mené à l’invitation de représentants de la Fédération à la table des négociations pour le renouvellement l’accord de pêche entre l’Union Européenne et la Côte d’Ivoire en 2018 ; ou encore quand l’USCOFEP-CI a participé à la planification des infrastructures du débarcadère de Locodjro, poussant entre autres à la construction d’une garderie pour les enfants des femmes mareyeuses et transformatrices.

Les sociétés coopératives de femmes transformatrices et mareyeuses permettent de faire porter la voix des femmes dans la pêche, en augmentant aussi la visibilité de leur métier souvent peu reconnu, comme au travers de la première journée portes ouvertes pour présenter leurs produits transformés.

En 2020, c’est encore l’USCOFEP-CI qui prenait l’initiative de créer les premières journées portes ouvertes des produits de pêche en Côte d’Ivoire. Cet engagement collectif a fait beaucoup pour augmenter la visibilité des femmes de la pêche artisanale et du secteur tout entier.

Les femmes du secteur de la pêche artisanale sont un pilier du secteur, 365 jours par an. Encore aujourd’hui, pourtant, il faut qu’une journée leur soit réservée pour le rappeler. En choisissant la Côte d’Ivoire pour célébrer la journée internationale de la femme 2023, la CAOPA offre aux sociétés coopératives de femmes en Côte d’Ivoire l’occasion de partager leur expérience avec des représentantes issues de toute l’Afrique. Cet événement rappelle également aux pouvoirs publics et aux partenaires techniques à quel point les femmes peuvent être un atout pour les aider à promouvoir un secteur de la pêche durable et inclusif.

Pour réaliser ce potentiel, il en incombe aux gouvernements, en Côte d’Ivoire comme partout ailleurs, de faciliter aux femmes de la pêche artisanale la mise en place d’un environnement habilitant, visant d’un côté à donner aux femmes les outils et technologies pour se créer des opportunités et mettre en œuvre des innovations, mais aussi à promouvoir ces femmes comme des actrices du changement. Ceci inclut de soutenir les processus panafricains et internationaux visant à valoriser la place des femmes dans le secteur de la pêche artisanale en Afrique, notamment les Directives Volontaires de la FAO pour une pêche artisanale durable ainsi que les initiatives comme le réseau « African Women Fish Processors and Traders Network (AWFISHNET) » en donnant à celles-ci les moyens d’y contribuer de manière active, tout en veillant à assurer des processus inclusifs.

Le plus simple, c’est encore d’aller à leur rencontre et de les laisser parler elles-mêmes des enjeux des femmes dans la pêche artisanale et des solutions qu’elles proposent. En ce 8 mars 2023, vous ne les trouverez peut-être pas derrière leurs congélateurs, car c’est jour de fête, mais un grand nombre d’entre elles aura certainement fait le déplacement de toute la Côte d’Ivoire jusqu’à Abidjan : comme Bathilde, Charlotte, Elizabeth, Gisèle, Léonie, Marie-Angélique, Micheline, Monique, Naya, Simone, Télagine, Viviane,  Yamissa, Débora ou Eliane. Car si elles ne sont pas toutes issues des mêmes organisations, ces femmes partagent une même vision : celle de contribuer à l’autonomie et au bien-être de toutes les femmes du secteur de la pêche artisanale. Et que pour aller loin, il faut être ensemble.


Photo de l’entête: Monique Benie Niamke et les femmes de la Société coopérative des femmes Mareyeuses Grossistes et Détaillantes de San Pedro, par Rich Press. Une autre photo de Mme Tah est aussi par Rich Press. Le reste de photos de cet article sont reproduites avec l’autorisation de l’USCOFEP-CI et/ou d’Andréa Durighello.