Un an après le Covid-19, les femmes de la CAOPA prennent la parole

Les femmes de la pêche artisanale africaine sont catégoriques : de leur vivant, aucune crise n’a affecté aussi profondément leurs activités que celle du Covid-19.

Dans la déclaration de la Confédération africaine des organisations de la pêche artisanale (CAOPA) à l’occasion de la Journée internationale des Femmes, le 8 mars dernier, elles soulignent les défis qu’elles rencontrent pour s’approvisionner auprès des pêcheurs, et les difficultés pour continuer à transformer et commercialiser leurs produits.

En effet, les mesures prises par les gouvernements africains pour contrer l’épidémie de Covid-19 cette dernière année -les couvre-feux, le confinement et la fermeture des frontières – ont eu un impact néfaste sur leurs activités. Elles insistent sur le fait que, grâce à elles, les populations ont continué à accéder au poisson, source de protéines animales, micro nutriments et d’acides gras : « Cette crise a montré le rôle irremplaçable de la pêche artisanale africaine, et des femmes qui y travaillent, pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle ».

 Depuis le début de la pandémie, la CAOPA demande que les gouvernements réagissent à cette crise pour améliorer les conditions de travail des femmes et des hommes de la pêche artisanale car ils sont des « travailleurs essentiels ». Pour les femmes de la CAOPA, l’amélioration de leurs conditions de travail doit être une priorité, elles qui opèrent dans des conditions insalubres, souvent pour un revenu de misère. Elles demandent aussi que leurs gouvernements protègent les zones de pêche artisanale, et les sites de débarquement, « contre la prédation » d’autres secteurs économiques présents en zone côtière.

 
En travaillant dans la fumée, plus de 50% des femmes transformatrices de poisson ont des problèmes respiratoires. Photo: Mamadou Aliou Diallo.

En travaillant dans la fumée, plus de 50% des femmes transformatrices de poisson ont des problèmes respiratoires. Photo: Mamadou Aliou Diallo.

 

Pour ces femmes, les directives de la FAO pour une pêche artisanale durable sont un guide essentiel, auquel s’ajoute « l’expérience, l’esprit d’innovation, l’engagement et la force des femmes de la pêche ».

Elles clôturent leur déclaration fermement : « Offrir des conditions de vie et de travail décentes aux femmes de la pêche artisanale est plus que jamais nécessaire pour éviter l’apparition de crises alimentaires et pour assurer la stabilité des communautés côtières en Afrique ».


Photo de l’entête: Capture d’écran de la vidéo CAOPA. Mamadou Aliou Diallo/REJOPRA.