« En nous rassemblant, nous avons pu faire entendre la voix des femmes. »

Début juin, la FAO, en partenariat avec Too Big To Ignore (TBTI), a organisé une série de webinaires pour célébrer la Semaine mondiale des océans 2021, notamment sur le thème « Décortiquer les directives volontaires pour une pêche artisanale durable : intégrer la dimension de genre dans les stratégies de développement de la pêche artisanale », qui a mis en lumière le rôle vital que jouent les femmes dans la pêche.

Des cas d'Oman, d'Asie, du Mexique, du Groenland, de l'Inde, du Nigeria, du Malawi et de la Côte d'Ivoire ont tous montré à quel point l'organisation et les réseaux sont cruciaux pour l'autonomisation des femmes, la visibilité de leur contribution et leur participation significative à la prise de décision.

Micheline Dion, transformatrice de poisson en Côte d'Ivoire depuis plus de 20 ans, présidente de l'USCOFEPCI et responsable du programme des femmes au sein de la Confédération africaine des organisations de pêche artisanale (CAOPA), a parlé du rôle vital des femmes dans la pêche artisanale africaine et des défis qu'elles ont dû relever pour faire entendre leur voix au sein de l'organisation : « Au début, dans nos réunions, le plaidoyer était axé sur les préoccupations des pêcheurs, mais maintenant il est ouvert aux femmes. »

Le tournant s'est produit en 2012, lorsque la CAOPA a célébré la Journée mondiale de la pêche à Abidjan avec des représentants de 16 pays africains : « Nous avons souligné les conditions de travail déplorables des femmes transformatrices de poisson. Suite à cette rencontre, la FAO nous a aidées avec un programme de fours améliorés - les fours FTT - pour la transformation du poisson. Cela a révolutionné nos conditions de travail : les femmes ne respirent plus de fumée, font un produit de meilleure qualité, plus rapidement, et utilisent moins de bois », explique Micheline Dion.

Le webinaire, avec des cas provenant d'Oman, d'Asie, du Mexique, du Groenland, de l'Inde, du Nigeria, du Malawi et de la Côte d'Ivoire, a permis de souligner combien l'organisation et les réseaux sont cruciaux pour l'autonomisation des femmes, la vi…

Le webinaire, avec des cas provenant d'Oman, d'Asie, du Mexique, du Groenland, de l'Inde, du Nigeria, du Malawi et de la Côte d'Ivoire, a permis de souligner combien l'organisation et les réseaux sont cruciaux pour l'autonomisation des femmes, la visibilité de leur contribution et une participation significative à la prise de décision. Photo : Sara Fröcklin/SSNC.

Chaque année depuis 2012, les femmes des organisations membres de la CAOPA se réunissent pour échanger leurs expériences, choisir leurs propres priorités, afin de parler d'une seule voix lorsque l'agenda de plaidoyer de la CAOPA est discuté chaque année en novembre, lors des célébrations de la Journée mondiale de la pêche : « En nous réunissant d'abord, avant les hommes, en nous organisant entre femmes africaines de la pêche artisanale, nous avons pu faire entendre notre voix au sein de notre organisation, » a-t-elle souligné.

Les femmes sont également concernées par la gestion des ressources halieutiques : « Car une chose est évidente : sans poisson à transformer, sans poisson à vendre pour nourrir les gens, il n'y a pas de femmes dans la pêche artisanale africaine. » En effet, pour les organisations de femmes africaines de la pêche, il est primordial que toutes les politiques qui concernent les femmes de la pêche, - politiques de transformation et de commercialisation, politiques de santé, politiques de logement, politiques d'éducation, mais aussi politiques de gestion de la pêche-, soient alignées.

M. Audun Lem, Directeur adjoint de la Division des pêches de la FAO, dans ses conclusions du webinaire, a souligné que des changements transformateurs sont encore nécessaires pour modifier les normes de genre et les relations de pouvoir inégales, et a insisté sur le fait que « ce n'est pas seulement la responsabilité des femmes, mais les hommes doivent également devenir des alliés vers ce changement »!


Photo de l’entête: avec la permission de la CAOPA.