A Mballing, les femmes demandent des fonds au gouvernement pour "sortir la tête de l'eau"

Lors d'une conférence de presse sur le site de transformation du poisson de Mballing à Mbour (80 km au sud de Dakar, au Sénégal), les femmes transformatrices de poisson ont demandé à leur gouvernement un financement pour les aider à mieux faire face aux impacts de la pandémie COVID-19.

Ces femmes sont regroupées au sein de ce que l'on appelle un "groupement d'intérêt économique" (GIE). Leur porte-parole, Maguette Diène, a déclaré qu'elles sont "inquiètes, car nous avons été surprises par l'apparition [...] du coronavirus [...] C'est pourquoi nous demandons au président Macky Sall de mettre en place un mécanisme de financement, qui pourrait être un plan de résilience économique et sociale".

Elle a expliqué que les femmes subissent d'énormes pertes parce qu'elles ne peuvent pas vendre les produits de la pêche qu'elles avaient transformés, qui pourrissent maintenant entre leurs mains, "alors que les gens ont besoin de nos produits. De grâce, Monsieur le Président, aidez-nous à sortir la tête de l'eau", a-t-elle plaidé.

Une femme lave le poisson avant de le transformer (séchage ou fumage). Comme la plupart des sites de transformation, Mballing est confronté à des problèmes d'eau, entre autres, alors que le travail des femmes dans la transformation du poisson exige …

Une femme lave le poisson avant de le transformer (séchage ou fumage). Comme la plupart des sites de transformation, Mballing est confronté à des problèmes d'eau, entre autres, alors que le travail des femmes dans la transformation du poisson exige une certaine hygiène. Photos : Joëlle Philippe/CAPE.

Gaoussou Gueye, président de l'APRAPAM, une organisation de la société civile qui promeut les bonnes pratiques au sein des communautés de pêcheurs, a souligné le manque d'hygiène et les conditions sanitaires de ces sites de transformation du poisson et a déploré les "mauvaises conditions de travail" des femmes. Pour lui, la crise COVID-19 met en lumière ce problème depuis longtemps ignoré qui doit être traité d’urgence.

Dans de nombreux cas, les femmes ont dû se contenter de mettre en place par elles mêmes des mesures pour empêcher la propagation de la maladie. A quelques kilomètres au sud de Mballing, le GIE de Nianing, qui a mis en place l'année dernière une caisse d'épargne pour financer les entreprises des femmes transformatrices de poisson, a dû utiliser ses économies pour acheter des kits sanitaires et d'hygiène.


Source: Agence de presse sénégalaise, contacts personnels.