Les acteurs locaux de la pêche réagissent au nouvel accord de partenariat pour une pêche durable UE-Seychelles et son protocole

Comme la proposition est en cours de discussion au sein de la commission PECH du Parlement européen, la FBOA demande plus de transparence et de participation tout au long du processus de négociation de l'accord et exprime la nécessité de réduire les DCP et les navires ravitailleurs dans la ZEE

Pendant l'épidémie de COVID-19, les institutions européennes s'adaptent également pour poursuivre leurs activités. Ainsi, le Parlement européen va présenter en ligne une première proposition de rapport sur le nouvel accord et protocole de partenariat pour une pêche durable (APPD) entre l'UE et les Seychelles. Dans ce contexte, l'Association des propriétaires de bateaux de pêche (Fishermen Boat Owners Association, FBOA) a exprimé ses demandes et ses préoccupations concernant le nouvel APPD. Celles-ci portent sur deux points : le manque de transparence et de participation, ainsi que la quantité et l'utilisation des DCP et des navires ravitailleurs par les flottes de l'UE.

Les pêcheurs seychellois soulignent le fait qu'il existe une pêcherie locale de thon, et que ces parties prenantes auraient dû être consultées lors des négociations avec l'UE. S'ils avaient été autorisés à participer, ils auraient pu mettre en évidence plusieurs problèmes concernant les activités des flottes de l'UE. Dans l'ensemble, ils insistent sur une plus grande participation des acteurs locaux, notamment en ce qui concerne la décision et l'attribution de l'aide sectorielle. 

Voici leurs revendications :

Pour l'UE et les Seychelles, elles devraient :

Intervention de Keith André, président de la FBOA, lors d'un événement au Parlement européen sur les impacts des APPD sur les communautés côtières en novembre 2019. Photo : J.Philippe/CFFA

Intervention de Keith André, président de la FBOA, lors d'un événement au Parlement européen sur les impacts des APPD sur les communautés côtières en novembre 2019. Photo : J.Philippe/CFFA

  • Travailler à la réduction de la pêche à la senne tournante ;

  • Travailler à la réduction des navires de ravitaillement ; et

  • Assurer une plus grande participation des acteurs de la pêche et des communautés locales dans l'allocation de l'aide sectorielle. Les fonds devraient être consacrés à la gestion de la pêche, à la MCS, à la lutte contre la pêche INN et à l'amélioration des capacités d'exportation, en particulier pour les Seychelles qui connaissent actuellement une pêche semi-industrielle difficile. Un montant disproportionné est alloué à l'aquaculture.

Pour leur gouvernement, il devrait :

  • Garantir plus de transparence et de participation des communautés locales et des acteurs de la pêche tout au long du processus de négociation et de mise en œuvre

Pour l'UE, elle devrait :

  • Veiller à ce qu'elle mette en œuvre des mesures pour que les flottes de l'UE mettent fin à la surpêche et respectent l'environnement marin - mesures qui doivent être prises dans le cadre de l’APPD et au niveau de la CTOI ;

  • Mener des recherches sur l'impact des DCP sur l'environnement et sur les stocks, afin de déterminer le nombre minimal de DCP pour assurer la viabilité de la pêche à la senne tournante ;

  • Plafonner et geler la capacité de la pêche à la senne tournante dans l'océan Indien. Un navire ne peut être remplacé que par un navire de capacité égale ou inférieure ;

  • Appliquer les recommandations de la CTOI sur les navires ravitailleurs : 2 navires ravitailleurs en soutien d'au moins 5 senneurs à senne tournante, tous battant le même pavillon (Résolution CTOI 19/01). NOTE : Les navires de « ravitaillement » ne figurent pas dans le protocole, mais les « navires d’appui » oui (article 2.1 du protocole), ce qui est déroutant car la CTOI les désigne comme des navires de ravitaillement ; et

  • Mettre en œuvre des projets de renforcement des capacités des Seychellois employés sur les senneurs à senne tournante par le biais d'un soutien sectoriel


Plus d'informations :

Photo de la bannière : Bateaux de pêche au port aux Seychelles par Lawrence Hislop, 2010.